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Quatre séminaires et un colloque international à l'INRP dans le cadre de la recherche « De la culture commune au socle commun ».

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L'INRP a remporté l'appel d'offres de la commission européenne intitulé : Réseau européen d'experts en sciences sociales de l'éducation et de la formation (NESSE : European network of experts in the social sciences of education and training).

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Colloque Repenser la justice dans le domaine de l'éducation et de la formation

Par adminDernière modification 07/02/2013 15:40

Colloque organisé par l'UMR Éducation & Politiques. Lyon 15, 16 et 17 mai 2006




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La sociologie de l'éducation a été refondée dans les années 1960, dans le domaine francophone comme dans le domaine anglo-saxon, autour de la question de l'égalité des chances. Certains pays ont insisté davantage sur l'objectif de cohésion sociale, d'autres sur l'objectif de redistribution mais tous se référaient aux mêmes principes : une école qui établit des critères de sélection qui lui sont propres, un temps des études à l'abri de l'exigence de production, la conviction que le progrès de l'instruction passe par un allongement du temps de formation, etc. Ce projet a inspiré les politiques scolaires depuis au moins un siècle et a triomphé à partir des années 1960 avec la prolongation de la scolarité dans des systèmes indifférenciés jusqu'à quinze ou seize ans puis la massification de l'enseignement secondaire et supérieur.

 

Ce modèle est visiblement en crise et la société est à la recherche d'autres formulations de l'idéal de justice. Cette crise a des causes endogènes (les difficultés de mise en œuvre du programme compréhensif) ; des causes liées à l'évolution des sociétés (la montée de la grande pauvreté et de l'exclusion, l'accroissement des ségrégations urbaines, etc.). D'autres tiennent à la mondialisation : la formation de la force de travail devient un enjeu dans la concurrence entre les États.

 

C'est dans ce contexte que se développent de nouvelles propositions. Certaines se présentent comme des réajustements qui demeurent à l'intérieur du cadre hérité. Le principe d'inégalités sélectives s'est imposé dès les années 1970 et inspire les politiques de zones prioritaires. À la même époque, l'attention portée à l'égalité entre les sexes a nuancé et enrichi la problématique. Cette prise en compte des différences s'élargit aujourd'hui à celle des personnes handicapées. Plus récemment, le passage de l'idéal d'égalité des chances à l'objectif d'égalité de résultats aboutit à l'idée de compétences de base. Toutes des évolutions se retrouvent dans le passage de la notion d'égalité à celle d'équité qui sous-tend la construction des indicateurs internationaux. D'autres se réclament d'une nouvelle perspective, qui propose de poursuivre le même objectif avec des moyens différents. La formation tout au long de la vie prend l'exact contre-pied de l'organisation précédente. En abolissant la séparation entre la formation et la production, ce modèle pense mieux répondre aux besoins du marché du travail et en même temps rendre les inégalités rejouables grâce à de nouvelles formes de certification.

 

Le secteur de l'éducation n'est pas le seul concerné par ce débat. Il concerne aussi la santé, le droit du travail, le régime des retraites, etc. Depuis la publication du rapport A Nation At Risk aux États-Unis, un nouveau libéralisme se met en place à l'échelle mondiale qui met en cause le projet social-démocrate d'État-providence : si l'objectif essentiel est la compétitivité dans une conjoncture de concurrence mondiale, l'attention portée à l'égalité risque de faire perdre l'essentiel.

 

La sociologie doit penser ensemble ces différentes orientations. Celles qui cherchent à maintenir dans les pays développés le modèle social que le mouvement ouvrier a conquis dans les premiers temps du capitalisme et à développer la dimension sociale des droits civiques. Celles qui tentent des compromis : "la troisième voie" que propose le nouveau travaillisme anglais ou d'autres. Elle doit aussi tenir compte de l'émergence de nouvelles références : une définition de la justice fondée sur la reconnaissance des différences dans des sociétés pluriethniques et pluriculturelles, l'affirmation des droits des enfants…

 

La tension entre ces principes entraîne des dénonciations parfois violentes qui appellent un renouvellement des problématiques scientifiques et une remise en cause de la vision du passé. Celle-ci a longtemps été construite à partir d'une vulgate républicaine dont le sens se trouve aujourd'hui retourné par les lectures conservatrices. Il est nécessaire de construire un cadre plus large qui permette de situer les références des différentes positions et de les confronter aussi bien en termes de philosophie politique qu'en les soumettant à l'épreuve des faits. Ces interrogations ne se limitent pas aux difficultés que rencontre la démocratisation des études. Cette politique n'a jamais constitué qu'un élément d'un projet plus général : le partage des bénéfices.

 

Le projet implique donc de donc penser ensemble le bonheur des riches et le malheur des pauvres. D'autant que la formation des élites connaît de profondes évolutions : les filières d'excellence classiques sont concurrencées par d'autres qui supposent une inscription précoce dans des réseaux internationaux.

 

Cette entreprise entraîne des changements théoriques et méthodologiques. Le constructivisme a beaucoup apporté en déplaçant le niveau d'observation des régularités statistiques à la réalité des classes et des établissements. Cette démarche atteint une limite car, sauf cas extrême, les processus de domination n'apparaissent pas à l'échelle des situations. Or, c'est bien ce qui est en jeu avec la mondialisation et la réorganisation du domaine de l'éducation et de la formation sur le modèle qui a permis au capitalisme de sortir de la crise ouverte en 1973 : un fonctionnement fondé sur une dynamique de projet, une flexibilité dans la construction des compétences qui s'accompagne de mobilité géographique, une organisation en réseau des établissements. Un certain retour à une réflexion macropolitique est donc nécessaire. Toute la difficulté est de l'accomplir sans perdre le lien avec l'action locale et l'expérience des acteurs. La question de la justice se pose bien sûr au quotidien, dans la vie des classes et des établissements. Le sentiment d'injustice est fort chez les jeunes, à l'école et hors l'école. Cette rancœur, qu'elle reste sourde où qu'elle s'exprime par des bouffées de colère, constitue une dimension importante de nos sociétés. Elle existe aussi chez les parents et chez les enseignants qui ont souvent le sentiment de servir de boucs émissaires. La tension entre approche microsociale et macrosociale n'est pas nouvelle, mais elle se trouve exagérée aujourd'hui. La mondialisation déplace les enjeux et les processus de décision à l'échelle planétaire. La grande pauvreté, l'humiliation déplace l'interrogation vers les prérequis de tout programme de justice : le sentiment d'appartenance à une humanité commune.

 

Cette réflexion sur les principes n'est pas séparable d'une autre qui porte sur les instruments. Toute politique de justice repose sur des mesures : mesure des aptitudes des élèves et de leurs performances, mesure de l'efficacité de l'école, mesure des écarts entre les élèves d'origine différente, mesure de la mobilité entre les générations ou tout au long de la vie, etc. L'expérience montre que ce ne sont pas toujours les concepts qui gouvernent les instruments. Sans parler de la compréhension et de l'utilisation de leurs résultats par la société. Il y a là plusieurs points aveugles qui doivent être éclairés.

 

Comité scientifique

 

Pierre Caspard (Service d'Histoire de l'Éducation, Institut National de Recherche Pédagogique, France)

 
 

Jean-Émile Charlier (Facultés Universitaires Catholiques à Mons, Belgique)

 

Roger Dale (Université de Bristol, Royaume Uni ; Université d'Auckland, Australie)

 

Jean-Louis Derouet (UMR Éducation & Politiques, France)

 

Marie-Claude Derouet-Besson (UMR Éducation & Politiques, France)

 

François Dubet (Centre d'Analyse et d'Intervention Sociologiques, Université Bordeaux II, École des Hautes Études en Sciences Sociales, France)

 

Mariano Fernández Enguita (Université de Salamanque, Espagne)

 

Monique Hirshhorn (Université René Descartes, Paris V, Présidente de l'Association Internationale des Sociologues de Langue Française, France)

 

Walo Hutmacher, ancien directeur du Service de Recherche en Éducation, Genève, Confédération Helvétique

 

Bernard Lahire (École Normale Supérieure -Lettres & Sciences Humaines ; Groupe de Recherche sur la Socialisation, Université Lumière Lyon 2, France)

 

Claude Lessard (Université de Montréal, Québec, Canada)

 

Robert Moon (Open University, London, Royaume Uni)

 

Fritz Moscher (Consortium for Policy Research in Education, Philadelphie, États-Unis)

 

Romuald Normand (UMR Éducation & Politiques, France)

 

André Nyamba (Université de Ouagadougou, Burkina-Fasso)

 

Jean-Yves Rochex (Université de Paris VIII, France)

 

James Spillane (North Western University, Chicago, États-Unis)

 

Stanislas Stech (Université Charles, Prague, République Tchèque)

 

Anne Van Haecht (Université Libre de Bruxelles, Belgique)

 

Agnès van Zanten (Observatoire Sociologique du Changement, Fondation Nationale des Sciences Politiques, Paris, France)

 

Comité d'organisation  : Jean-Louis Derouet, Marie-Claude Derouet-Besson, Nicolas Favelier, Sabine Mornard, Romuald Normand, Guillaume Roussel, Stéphane Sanloup

 

Dates  : 15, 16 et 17 mai 2006.

 

Lieu  : Lyon, Site de Gerland, Institut national de recherche pédagogique et École normale supérieure de Lettres-Sciences Humaines.

 

Le colloque alternera des séances plénières ("Justice en éducation et modèle de société", "La crise du projet d'égalité des chances", "Repenser le partage des bénéfices : quel projet de dynamiques sociales ?", etc.) et des ateliers qui font l'objet d'appels à contribution que l'on trouvera ci-joint (cliquez sur les ateliers pour accéder au descriptif correspondant).

 

 

 

– Mise en perspective historique : l'étude de la manière dont le modèle de l'égalité des chances s'est construit aide-t-elle à expliquer la manière dont elle se délite ?

 

Coordination : Philippe Savoie, Service d'histoire de l'éducation (Institut National de Recherche Pédagogique, École Normale Supérieure)

 

– Les politiques d'orientation à l'épreuve des inégalités

 

Coordination : Romuald Normand, UMR Éducation & Politiques (Université Lumière Lyon 2, Institut National de Recherche Pédagogique)

 

Jean-Yves Rochex, Université Paris VIII

 

– Ségrégation, ethnicité de nouveaux modèles et régimes de justice et d'égalité en éducation

 

Coordination : Jean-Paul Payet, Université de Genève

 

– Diversification, gestion sociale des inégalités et lutte contre l'exclusion

 

Coordination : Daniel Frandji, Centre Alain Savary, Institut National de Recherche Pédagogique

 

– Égalité et profession enseignante

 

Coordination : Bertrand Geay, Université de Poitiers

 

– Les nouveaux modes de formation des élites

 

Coordination : Yves Dutercq, Université de Nantes

 

– Le Sud perd le Nord : quelle égalité locale, quelle justice globale ?

 

Coordination : Frédéric Moens, Facultés Universitaires Catholiques de Mons

 

– Justice et inégalités de sexe en éducation

 

Coordination : Catherine Marry, Centre Maurice Halbwachs, IRESCO

 

– Quels rapports entre une sociologie de l'enfance et une sociologie des inégalités ?

 

Coordination : Régine Sirota, Université René Descartes Paris V

 

Calendrier :

 

– lancement de l'appel : 10 novembre 2005

 

–  date limite pour l'envoi des propositions : 24 février 2006

 

– examen par le conseil scientifique et les responsables d'atelier : semaine du 13 mars

 

– réponse avant le 25 mars 2006

 

Les propositions ne doivent pas dépasser 10000 signes espaces compris. Elles doivent clairement présenter leur objet scientifique et le matériel empirique sur lequel s'appuie la démonstration.

 

Tous les textes sont à envoyer à Jean Louis Derouet

 

- adresse électronique : jean-louis.derouet@inrp.fr

 

- adresse postale : Jean Louis Derouet

 

UMR Éducation & Politiques, Institut National de Recherche Pédagogique

 

19 mail de Fontenay, BP 17424 69347 Lyon Cedex 07

 

Renseignements et contacts  :

 

Tel : 04.72.76.62.17

 

http://ep.ens-lyon.fr

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Numéro 21
Former des élites dans un monde incertain
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