Comme l’ont montré les travaux de la recherche internationale, les établissements scolaires doivent être  considérés comme des organisations complexes où les informations chiffrées mises à disposition des enseignants (ou des chefs d’établissements) sont souvent interprétées dans des limites propres à leurs connaissances professionnelles et selon une variété de logiques d’action étroitement dépendantes de leur environnement cognitif. C’est pourquoi les instruments d’évaluation, sous la forme d’indicateurs, de résultats aux tests nationaux, lesquels s’appuient sur des mécanismes d’incitation externe, ont peu de chances d’améliorer la réussite des élèves. Cela tient d’abord à la nature et à la qualité de l’information produite : ces outils, même s’ils sont de grande qualité sur un plan épistémologique et méthodologique, peuvent être assez éloignés des conditions d’enseignement et apprentissage, ou bien correspondre à un niveau d’agrégation trop abstrait, ce qui nuit à leur usage régulier et efficace dans l’établissement et dans les classes. Les enseignants et les chefs d’établissement sont aussi souvent perçus comme des destinataires de l’information chiffrée mandatés pour accomplir certaines tâches, et ils ne sont pas considérés comme des sources possibles d’information, alors qu’ils pourraient produire et partager des connaissances dans la recherche commune de problèmes à résoudre. Enfin, les instruments d’évaluation ne recouvrent pas toujours les domaines d’action de l’établissement scolaire, ce qui peut nuire à la mobilisation des ressources et à la construction d’un projet collectif. Sur la base d’une comparaison de la situation française avec des politiques menées en Nouvelle-Zélande et en Ecosse, la communication illustrera  quelques aspects des problèmes posés par  cette articulation de l’information chiffrée et de la prise de décision au sein de l’établissement scolaire, et envisagera quelques solutions afin de mieux intégrer cette dimension de l’évaluation au service de la réussite des élèves.