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La force des choses : l'étude de quelques instruments qui portent les nouvelles visions du monde

Par adminDernière modification 10/01/2007 17:12


La sociologie constructiviste accorde une grande attention aux procédures qui permettent de stabiliser les constructions sociales : des rhétoriques qui offrent des enchaînements argumentaires "prêts à penser" et à développer dans les débats, des dispositifs, des objets, des instruments, etc. Pour des raisons de conjoncture qui sont expliquées plus bas, l'UMR centre son travail dans la période 2006-2010 sur l'histoire des rhétoriques politiques et des instruments de mesure. L'élaboration et la diffusion de ces instruments reposent sur une circulation des savoirs entre science, politique, haute administration et "acteurs de terrain". L'UMR poursuivra le travail entrepris sur ce thème.


L'histoire des rhétoriques politiques en éducation
Responsable : Bruno Garnier


Les philosophes travaillent depuis longtemps sur l'argumentation et en particulier les systèmes argumentaires qui sous-tendent les organisations politiques : la notion de justice par exemple. Les sociologues se sont depuis peu appuyés sur cette tradition, en parlant plutôt d'histoire des rhétoriques politiques en sachant que cette notion entretient des rapports aussi bien avec les travaux des philosophes sur l'argumentation qu'avec celle de répertoire de l'action collective utilisée par les historiens ou celle de référentiel devenue commune en sciences politiques. Dans tous les cas, il s'agit d'étudier la manière dont sont constituées des chaînes de raisons qui ordonnent une vision du monde, discriminent ce qui est important de ce qui est secondaire et proposent une référence commune pour coordonner l'action collective. C'est aussi pour reprendre une expression de Bruno Latour, le moyen de " fermer une boîte noire ". C’est-à-dire de rendre automatique un certain nombre de connexions qui n'ont plus à se justifier dans le débat social. Entre ces différents termes, il y a bien sûr des nuances et peut-être plus que des nuances. Cette question pourra faire l'objet d'un colloque ou d'un séminaire.
Interroger la constitution des rhétoriques politiques concernant l'éducation apparaît particulièrement opportun dans la conjoncture actuelle. Il y a tuilage entre deux systèmes. Une rhétorique de l'égalité des chances, qui constitue un héritage incontournable de la République même si maintenant elle tourne à vide ; une rhétorique de la formation tout au long de la vie qui est portée par de puissantes organisations internationales. Toutes deux travaillent avec les mêmes notions : égalité, efficacité, ouverture, fermeture ; autonomie de la personne, formation du citoyen, etc. mais elles procèdent à des arrangements totalement différents. Ainsi une rhétorique rattache l'égalité à une relative fermeture de l'école : c'est en étant à l'abri des pressions du monde qui est qu'elle pourra classer les individus en fonction de leur mérite propre. L'autre la rattache à l'ouverture. Quoi que fasse l'école, un certain nombre d'élèves ne saisissent pas la première chance offerte pendant le temps des études. C'est en décloisonnant la séparation entre formation et production que la société leur offrira une deuxième chance.
C'est quand une " boîte noire " se fendille et qu'une autre peine à se fermer que leur processus de construction devient lisible. Plusieurs champs s'ouvrent donc.


Les politiques de la mesure
Responsable : Romuald Normand

L’émergence d’un espace de la formation tout au long de la vie au niveau européen a considérablement déplacé les enjeux de l’évaluation du système éducatif français. Les nouveaux indicateurs et les nouvelles formes de classification proposées par les grandes organisations internationales amènent au constat que les instruments permettant d’inventorier l’État de l’École sont en voie d’être remaniés pour satisfaire à de nouvelles exigences de comparaisons entre pays et de convergence des politiques d’éducation. À cela vient s’adjoindre une tendance générale à la décentralisation des systèmes d’éducation et de formation accompagnée par le renforcement d’outils et de procédures d’évaluation à des fins de pilotage. En France, ce mouvement est perceptible dans les politiques de formation professionnelle des jeunes caractérisées par le transfert de nouvelles compétences de l’État aux Conseils Régionaux. L’état, lui-même engagé dans l’invention de nouvelles procédures d’évaluation de la dépense en éducation et dans l’assignation d’objectifs nouveaux en termes de réussite des élèves, n’est pas absent de ces transformations. Cette nouvelle conjoncture conduit à s’interroger sur la nature et les formes des instruments de mesure qui sont mobilisés à différentes échelles internationale, nationale, et locale pour accompagner la régulation des politiques d’éducation et de formation. Outils garants d’une objectivité scientifique pour les uns, outils cautionnant un pouvoir politique pour les autres, ces instruments font l’objet d’un débat dans la communauté scientifique dont il convient d’éclairer les enjeux. En croisant une perspective historique et sociologique, les travaux développés dans ce programme de recherches viseront à caractériser ces évolutions dans une perspective internationale, la situation française étant étudiée au regard de comparaisons avec d’autres pays anglo-saxons et européens. Quatre axes seront particulièrement valorisés :
une sociohistoire des espaces épistémiques et des réseaux d’expertise ayant contribué à la conception des instruments de mesure en éducation au niveau international
un suivi des transformations de la statistique française de l’inégalité des chances sous l’effet des politiques de décentralisation et de convergence des systèmes éducatifs au niveau européen
une analyse de l’émergence des nouvelles normes de qualité et des nouveaux modes d’évaluation des compétences dans la formation tout au long de la vie
une étude des tensions générées par l’appropriation et l’usage de l’information statistique et des instruments d’évaluation dans des contextes locaux


Circulation des savoirs entre recherche, politique et pratiques
Responsables : André Robert, Marie-Claude Derouet-Besson
Équipe : François Baluteau, Jean-Louis Derouet, Alain Kerlan, Romuald Normand

L'UMR souhaite à la fois être acteur dans ce domaine –c’est-à-dire être lieu de transfert des résultats de la recherche vers les acteurs de l'éducation– et construire une position réflexive, c’est-à-dire étudier les processus de reproblématisation qui permettent à ces résultats de passer d'un monde à un autre.
Un pilote existe en ce domaine : le centre Paul Lapie " Architecture et éducation ". Celui-ci, développé grâce à des conventions entre d'une part, l'INRP et la Fédération Nationale des Conseils d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement, d'autre part l'INRP et la Direction de l'Architecture et du Patrimoine du ministère de la Culture et de la Communication, tente de mener de front recherche appliquée, formation (en particulier formation des personnels des CAUE, architectes, urbanistes, architectes paysagistes), élaboration de ressources pour l'enseignement de l'architecture en école, en collège et en lycée, expertise sur les politiques publiques de sensibilisation à l'architecture, etc. L'expérience de ce pilote pourrait être réinvestie dans d'autres opérations, en particulier la formation des cadres de l'éducation, en accord avec l'École Supérieure de l'Éducation Nationale.
L'UMR développera également des études sur la circulation des savoirs entre recherche et haute administration pour la construction d'indicateurs. Ce qui pose le problème de l'expertise : la recherche ne mériterait pas une heure de peine si elle ne débouchait pas sur l'action. En même temps, les chercheurs doivent maîtriser les processus qui transforment leurs résultats en normativité : standards, indicateurs de pilotage ou d'évaluation, etc.
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