Quand les initiatives d’évaluation locale se transforment en politiques nationales. Le cas de l’évaluation formative en Angleterre
Résumé de la communication de Gordon Stobart pour le séminaire international "Quels enjeux stratégiques pour la mise en oeuvre d'une obligation de résultats dans les politiques d'éducation ?"
Institute of Education University of London
Mon hypothèse est que cette transformation a des avantages et des inconvénients. Parmi les premiers figurent le soutien officiel aux changements de pratiques, des ressources supplémentaires, un meilleur accompagnement de la part des responsables scolaires et la reconnaissance de l’expertise locale. Au rang des seconds, cette initiative peut être perçue comme une injonction d’« en haut » et entraîner une résistance des enseignants. Une formation plus centralisée peut aussi manquer sa cible, à savoir les praticiens de terrain. Le risque est par ailleurs de voir cette initiative modifiée à d’autres fins politiques, y compris des projets moins populaires.
Assessment for Learning permet d’illustrer ces avantages et ces inconvénients. Cette approche de l’évaluation formative trouve son ancrage culturel dans les pays anglophones : le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et le Canada. Ceux qui parlent d’évaluation formative aux États-Unis (Stiggins, Popham) en ont une appréciation différente. Linda Allal l’a décrite comme une « régulation interactive » centrée sur l’interaction de l’apprenant avec les autres composants de l’enseignement et sur l’importance de l’autorégulation et des retours d’expérience.
Dans une culture d’obligation de résultats où sont martelés les objectifs d’apprentissage, les critères de réussite et le suivi de la progression des élèves, nous observons un changement par rapport aux intentions originelles du programme Assessment for Learning. Des exemples précis en seront donnés.
Nous terminerons par une discussion plus générale sur la relation entre les initiatives locales et les politiques d’« en haut ».