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Programme du colloque "Repenser la justice dans les domaines de l'éducation et de la formation"

por adminÚltima modificación 07/02/2013 15:38

Le programme du colloque "Repenser la justice dans le domaine de l'éducation et de la formation" qui aura lieu les 15, 16 et 17 mai 2006 à Lyon.

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Repenser la justice dans le domaine de l'éducation et de la formation

Lyon 15, 16 et 17 mai 2006


La sociologie de l'éducation a été refondée dans les années 1960, dans le domaine francophone comme dans le domaine anglo-saxon, autour de la question de l'égalité des chances. Après la deuxième guerre mondiale, les politiques scolaires ont tenté de rendre réel un idéal d'égalité de droit qui remontait aux Lumières. Ce projet a abouti à la prolongation de la scolarité dans des systèmes indifférenciés jusqu'à quinze ou seize ans puis à la massification de l'enseignement secondaire et supérieur. Certains pays ont insisté davantage sur l'objectif de cohésion sociale, d'autres sur l'objectif de redistribution mais tous s'accordaient sur le même dispositif.

La sociologie s'est construite en science seconde qui évalue les effets de ces politiques et on sait que ses conclusions ont désenchanté le modèle. Celui-ci est aujourd'hui en crise et la société est à la recherche d'autres formulations de l'idéal de justice. Cette crise a des causes multiples. Certaines tiennent aux difficultés auxquelles se heurtent le monde scolaire dans la mise en œuvre du programme compréhensif et plus globalement à une interrogation sur le sens de la prolongation des études, etc. D'autres sont liées à l'évolution de chaque société : la montée de la grande pauvreté et de l'exclusion, l'accroissement des ségrégations urbaines, etc. La principale tient à la mondialisation : dans un univers de concurrence, il s'agit moins de penser les dynamiques d'échanges entre les groupes à l'intérieur d'une société nationale, mais de faire en sorte que le pays maintienne sa compétitivité. Dans cette logique, les moyens doivent être affectés en priorité à la poursuite de l'excellence. C'est dans ce contexte que se développent de nouvelles propositions. Certaines se présentent comme des réajustements qui demeurent à l'intérieur du cadre hérité. Le principe d'inégalités sélectives s'est imposé dès les années 1970 et inspire les politiques de zones prioritaires. À la même époque, l'attention portée à l'égalité entre les sexes a nuancé et enrichi la problématique. Cette prise en compte des différences s'élargit aujourd'hui à celle des personnes handicapées. Plus récemment, le passage de l'idéal d'égalité des chances à l'objectif d'égalité de résultats aboutit à l'idée de compétences de base. Toutes des évolutions se retrouvent dans le passage de la notion d'égalité à celle d'équité qui sous-tend la construction des indicateurs internationaux. D'autres se réclament d'une nouvelle perspective, qui propose de poursuivre le même objectif avec des moyens différents. La formation tout au long de la vie prend l'exact contre-pied de l'organisation précédente. En abolissant la séparation entre la formation et la production, ce modèle pense mieux répondre aux besoins du marché du travail et en même temps rendre les inégalités rejouables grâce à de nouvelles formes de certification.

Le secteur de l'éducation n'est pas le seul concerné par ce débat. Il concerne aussi la santé, le droit du travail, le régime des retraites, etc. Depuis la publication du rapport A Nation At Risk aux États-Unis, un nouveau libéralisme se met en place à l'échelle mondiale qui met en cause le projet social-démocrate d'État providence.

La sociologie doit se repositionner par rapport à ces nouvelles définitions. Pour cela, elle doit construire un cadre plus large qui permette de situer les positions en débat et d'expliciter leurs références. Celles qui cherchent à maintenir dans les pays développés le modèle social que le mouvement ouvrier a conquis dans les premiers temps du capitalisme et à développer la dimension sociale des droits civiques. Le renouvellement de la pensée libérale et les multiples déclinaisons qu'elle propose de la logique du marché. Celles qui tentent des compromis : " la troisième voie " que propose le nouveau travaillisme anglais ou d'autres. Elle doit aussi tenir compte de l'émergence de nouvelles références : une définition de la justice fondée sur la reconnaissance des différences dans des sociétés pluriethniques et pluriculturelles, l'affirmation des droits des enfants…

Cette entreprise passe d'abord par une remise en cause de la vision du passé. Celle-ci a longtemps été construite à partir d'une vulgate républicaine dont le sens se trouve aujourd'hui retourné par les lectures conservatrices. Elle implique surtout des changements théoriques et méthodologiques. Le constructivisme a beaucoup apporté en déplaçant le niveau d'observation des régularités statistiques à la réalité des classes et des établissements. Cette démarche atteint une limite car, sauf cas extrême, les processus de domination n'apparaissent pas à l'échelle des situations. Or, c'est bien ce qui est en jeu avec la réorganisation du domaine de l'éducation et de la formation sur le modèle qui a permis au capitalisme de sortir de la crise ouverte en 1973 : un fonctionnement fondé sur une dynamique de projet, une flexibilité dans la construction et la certification des compétences qui s'accompagne de mobilité géographique, une organisation en réseau des établissements. Un retour est donc nécessaire aux réflexions macro-politiques. Toute la difficulté est de l'accomplir sans perdre le lien avec l'action locale et l'expérience des acteurs. La question de la justice se pose au quotidien, dans la vie des classes et des établissements. Le sentiment d'injustice est fort chez les jeunes, à l'école et hors l'école. Cette rancœur, qu'elle reste sourde où qu'elle s'exprime par des bouffées de colère, constitue une dimension importante. Elle existe aussi chez les parents et chez les enseignants qui ont le sentiment de servir de boucs émissaires. La tension entre les approches micro-sociales et macro-sociales n'est pas nouvelle, mais elle se trouve exagérée aujourd'hui. La mondialisation déplace les enjeux et les processus de décision à l'échelle planétaire. La grande pauvreté, l'humiliation déplacent l'interrogation vers le principe fondateur du lien politique : l'appartenance à une humanité commune.

Cette réflexion sur les principes n'est pas séparable d'une autre qui porte sur les instruments. Toute politique de justice repose sur des mesures : mesure des aptitudes des élèves et de leurs performances, mesure de l'efficacité de l'école, mesure des écarts entre les élèves d'origine différente, mesure de la mobilité entre les générations ou tout au long de la vie, etc. L'expérience montre que ce ne sont pas toujours les concepts qui gouvernent les instruments. Sans parler de la compréhension et de l'utilisation de leurs résultats par la société. Il y a là plusieurs points aveugles qui doivent être éclairés.

Comité scientifique

Pierre Caspard (Service d'histoire de l'éducation (SHE), Institut national de recherche pédagogique, France)

Jean-Émile Charlier (Facultés universitaires catholiques à Mons (FUCAM), Belgique)

Roger Dale (université de Bristol, Royaume Uni ; université d'Auckland, Australie)

Jean-Louis Derouet (Unité mixte de recherche (UMR) Éducation & Politiques, France)

Marie-Claude Derouet-Besson (UMR Éducation & Politiques, France)

François Dubet (Centre d'analyse et d'intervention sociologiques (CADIS), université Bordeaux II, École des hautes études en sciences sociales (EHESS), France)

Marie Duru-Bellat (Institut de recherche en économie de l'éducation (IREDU), université de Bourgogne)

Mariano Fernández Enguita (université de Salamanque, Espagne)

Jacqueline Gautherin (UMR Éducation & Politiques, France)

Monique Hirshhorn (université René Descartes, Paris V, Présidente de l'association internationale des sociologues de langue française (AISLF), France)

Walo Hutmacher (ancien directeur du Service de recherche en éducation (SRED), Genève, Confédération helvétique)

Bernard Lahire (École normale supérieure - Lettres & Sciences Humaines (ENS-LSH) ; Groupe de recherche sur la socialisation (GRS), université Lumière Lyon 2, France)

Claude Lessard (université de Montréal, Québec, Canada)

Robert Moon ( Open University , Londres, Royaume Uni)

Fritz Moscher (Consortium for Policy Research in Education (CPRE), Philadelphie, États-Unis)

Romuald Normand (UMR Éducation & Politiques, France)

André Nyamba (université de Ouagadougou, Burkina-Fasso)

André Robert (UMR Éducation & Politiques, France)

Jean-Yves Rochex (université de Paris VIII, France)

James Spillane ( North Western University , Chicago, États-Unis)

Stanislas Stech (université Charles, Prague, République Tchèque)

Anne Van Haecht (Université Libre de Bruxelles, Belgique)

Agnès van Zanten (Observatoire sociologique du changement, Fondation nationale des sciences politiques, Paris, France)


Comité d'organisation

Jean-Louis Derouet, Marie-Claude Derouet-Besson, Nicolas Favelier, Sabine Mornard, Romuald Normand, Guillaume Roussel, Stéphane Sanloup

Dates  : 15, 16 et 17 mai 2006.

Lieu :

Le colloque se tiendra à Lyon sur le campus de Gerland (métro Debourg).

Les séances plénières auront lieu dans le grand amphithéâtre de l'École normale supérieure Lettres et Sciences humaines (ENS-LSH), 15 parvis René Descartes, 69007 Lyon.

Les ateliers du mardi après-midi se dérouleront à l'ENS-LSH et à l'INRP (Institut national de recherche pédagogique), 19 allée de Fontenay 69007 Lyon.

Renseignements complémentaires :

Jean-Louis Derouet, jean-louis.derouet@inrp.fr

Nicolas Favelier, nicolas.favelier@inrp.fr, + 33 (0)4 72 76 62 23


Proposition de programme

Lundi 15 mai

08h30

Accueil

 

09h

Ouverture

Olivier Faron, Directeur de l'École normale supérieure, Lettres et Sciences humaines

Claude Journès, Président de l'université Lumière Lyon 2

 

09h15

Présentation du colloque

Construire un cadre qui permette de penser le débat contemporain concernant la justice en éducation et en formation.

Jean-Louis Derouet (UMR Éducation & Politiques)

 

09h45-12h30

Tous et les meilleurs : justice en éducation et modèle de société dans les pays développés

Comment penser ensemble l'égalité de principe entre tous les citoyens et les inégalités liées à la division du travail, aggravées aujourd'hui par la compétition internationale ? Le modèle de l'État providence avait proposé des réponses : le partage des bénéfices, l'école compréhensive, etc. Celles-ci ont été critiquées par une partie de la gauche et leurs principes sont aujourd'hui fondamentalement remis en cause par le néolibéralisme.

Cette première séance propose un tour d'horizon. Une mise en perspective historique est d'abord nécessaire : l'ascenseur social a-t-il jamais fonctionné et si oui comment ? Elle examinera ensuite les différentes manières dont la situation évolue dans le monde anglo-saxon, en France et dans les sociétés en transition récemment libérées du système soviétique.

Président : Yves Grafmeyer (université Lumière Lyon 2, France)

Discutant : Anne Van Haecht (université libre de bruxelles, Belgique)

Pierre Caspard (Service d'histoire de l'éducation (SHE), Institut national de recherche pédagogique (INRP), France). Origine sociale, diplôme, profession : une quasi-expérience au Siècle des Lumières .

François Dubet (Centre d'analyse et D'intervention sociologiques (CADIS), université de Bordeaux II, École des hautes études en sciences sociales (EHESS), France). Que faire de l'idéal méritocratique ?

Antoine Prost (université de Paris I Panthéon-Sorbonne). La diversité sociale de l'enseignement secondaire entre les deux guerres.

Sally Tomlinson ( Department of Educational Studies, université d'Oxford , Royaume-Uni). L'éducation dans les sociétés d'après l'État providence

Stanislas Stech (université Charles, Prague, République Tchèque). De la justice statistique à la justice libérale dans une société en transition du centre de l'Europe

14h

Le désenchantement du projet d'égalité des chances

Après la deuxième guerre mondiale, scolariser ensemble tous les enfants jusqu'à 15 ou 16 ans semblait répondre à la fois aux objectifs d'égalité et de cohésion sociale. Cette séance analysera le désenchantement de cet espoir. Quels rapports entre la massification et la démocratisation des études ? Comment évaluer les effets des politiques d'inégalités sélectives ? Quels sont le sens et les enjeux de la reformulation de l'idéal d'égalité en équité ?

Ces débats seront éclairés par l'apport des travaux qui depuis une quinzaine d'années tentent d'apporter des réponses en déplaçant les questions : les recherches sur les rapports au savoir des jeunes d'origine populaire, l'émergence d'une sociologie dispositionnaliste, les études qui s'intéressent au sentiment de la justice des acteurs et spécialement des élèves, etc.

Président : Dominique Glasman (université de Savoie, France)

Discutant : Roger François Gauthier (Inspection générale de l'administration de l'Éducation nationale et de la recherche (IGAENR), France)

Marie Duru Bellat (Institut de recherche en économie de l'éducation (IREDU), université de Bourgogne, France). Les effets pervers de l'inflation scolaire

Bernard Lahire (École normale supérieure - Lettres et Sciences humaines (ENS-LSH), Groupe de recherche sur la socialisation (GRS), université Lumière Lyon 2, France). Dispositifs scolaires et dispositions sociales

Jean-Yves Rochex (université de Paris VIII, France). Repenser l'une par l'autre exigence de culture exigence de justice sociale : vers une sociologie du développement cognitif ?

 

18h30

Réception des participants à l'Hôtel de Ville de Lyon


Mardi 16 mai

08h - 9h30

Petit-déjeuner de travail du comité " Éducation, Formation, Socialisation " de l'Association internationale des sociologues de langue française (AISLF)

9h30

La prise en compte des diversités et ses ambiguïtés

Face à cette mise en cause du modèle compréhensif, les sociétés promeuvent des projets d'éducation qui prennent en compte la diversité : la variété des situations locales et les différences qu'elles soient liées au genre, à l'ethnie, aux appartenances religieuses ou communautaires, etc. Toute la question est de discriminer, dans cette évolution ce qui peut constituer un progrès de l'idéal démocratique et ce qui correspond à un retour à des procédures de distinction précoces.

Le but de la séance est donc d'interroger des mesures dont le sens est ambigu : l'autonomie des établissements et la liberté de choix laissée aux familles, mais aussi la formation tout au long de la vie. Celle-ci est présentée comme un moyen de renouveler le projet de justice : rendre rejouables les qualifications acquises pendant le temps des études, prendre en compte l'expérience du travail, etc. Ces propositions doivent être prises au sérieux. En même temps, il existe des harmoniques entre ce projet et la nouvelle organisation du capitalisme : une philosophie sociale fondée sur le projet, des impératifs de flexibilité et de mobilité, etc. Il est trop tôt pour tirer un bilan. Il s'agit donc de tracer une carte qui organise le champ des interprétations.

Président :

Discutant : Gilles Ferréol (université de Poitiers)

Jean-Claude Barbier (université Paris I). Apprendre de l'étranger, l'exemple du Danemark

Luciano Benadusi (université La Sapienza, Rome III). La justice éducative et la crise ou le renouvellement du Welfare State

Éric Verdier (Laboratoire d'économie et de sociologie du travail (LEST), université d'Aix-Marseille, France). Éducation et formation tout au long de la vie : De la rhétorique européenne aux tâtonnements des modèles nationaux

Agnès van Zanten (Observatoire sociologique du changement, Fondation nationale des sciences politiques, Paris, France). La fin de la méritocratie ? Les stratégies éducatives des classes moyennes et supérieures


14h

Croisement des regards sociologiques et des regards économiques : une étude du cas français

Le débat sur la justice comporte naturellement une dimension économique. En France, on sait le rôle qu'a joué dans la refondation de la sociologie de l'éducation l'ouvrage signé Darras sur le partage des bénéfices. Ce projet reposait sur une conception nationale du Plan. Cette institution était censée fermer une boîte noire qui reliait l'égalité sociale, l'efficacité économique et l'épanouissement des personnes.

La séance se focalisera sur cet exemple et suivra l'évolution du projet depuis les années 1960 jusqu'à son délitement, la diversification actuelle des propositions et le nouveau cadre que propose la LOLF (Loi organique sur les lois de finance). Comment penser de nouvelles dynamiques sociales qui tiennent compte à la fois de l'échec des solutions systématiques, de l'évolution du travail et des qualifications et de la concurrence internationale ? Comment penser ensemble une philosophie sociale de la redistribution et une philosophie sociale de la reconnaissance ?

Président : André Robert (UMR Éducation & Politiques)

Discutant : Philippe Casella (UMR Travail et Mobilités, université Paris X Nanterre)

Jean-Richard Cytermann (Inspection générale de l'Éducation nationale). Quelles conceptions de la justice à travers les objectifs et les indicateurs de la LOLF ?

Michel Lallement (Centre national des Arts et Métiers 'CNAM' ). Relations de travail et mutations économiques : Principes et enjeux de reconnaissance

Bernard Perret (Chargé de mission "méthodes d'évaluation" au Conseil général des Ponts et Chaussées - Ministère de l'équipement, des transports et du logement, Paris, France). Théorie du capital social (au sens de Putnam) et reformulation des objectifs de l'éducation

Claude Seibel (Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), ancien Directeur de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques 'DARES' ). Planification et éducation : de la quantité à l'équité ?

17h- 19h30

Ateliers

Les appels à contributions sont disponibles sur le site de l'UMR Éducation & Politiques ( http://ep.inrp.fr ). Le programme sera arrêté au 1 er avril.

- Mise en perspective historique : l'étude de la manière dont le modèle de l'égalité des chances s'est construit aide-t-elle à expliquer la manière dont elle se délite ?

Philippe Savoie (Service d'histoire de l'éducation, Institut national de recherche Pédagogique)

- Les politiques d'orientation à l'épreuve des inégalités

Romuald Normand (UMR Éducation & Politiques)

Jean-Yves Rochex (université de Paris VIII)

- Ségrégation, ethnicité et nouveaux modèles et régimes de justice et d'égalité en éducation

Jean-Paul Payet (université de Genève)

- Diversification, gestion sociale des inégalités et lutte contre l'exclusion

Daniel Frandji (Centre Alain Savary, Institut national de recherche pédagogique)

- Les nouveaux modes de formation des élites

Yves Dutercq (université de Nantes)

- Le Sud perd le nord : quelle égalité locale, quelle justice globale ?

Frédéric Moens (Facultés universitaires catholiques à Mons)

- Justice et inégalités de sexe en éducation

Catherine Marry (Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Centre Maurice Halbwachs)

- Quels rapports entre une sociologie de l'enfance et une sociologie des inégalités ?

Régine Sirota (Université René Descartes, Paris V)


Mercredi 17 mai

09h

Le travail de la preuve face aux conceptions du juste

Le développement de la recherche en éducation a beaucoup contribué à développer la conscience que la société a de son école et de ses systèmes de formation. Il a également permis de les situer dans un espace de comparaison internationale. Le colloque doit faire le point sur cet apport et en même temps l'interroger. Chaque recherche repose sur un mode d'administration de la preuve qui met en évidence certains aspects de la réalité et en occulte d'autres. Quels sont les modèles en présence et les conceptions de la justice sur lesquels ils s'appuient ? Quels sont les points obscurs qui demeurent ? Que sait-on des instruments et des présupposés épistémologiques qu'ils transportent avec eux ? Comment leurs résultats sont-ils utilisés par la société ? Quel serait l'apport de nouvelles configurations qui permettent de traiter la quantité sans délaisser la qualité ? De telles questions ne peuvent être abordées sans poser en même temps celle du financement de la recherche, notamment le rôle respectif des fonds publics et des fonds privés.

Président : Claude Javeau (université libre de Bruxelles)

Discutant : Alain Bouvier (Recteur), membre du Conseil Supérieur de l'Éducation

 

Roger Dale (université d'Auckland et université de Bristol). " Immeubles intelligents" et Feng Shui : rendre l'architecture des systèmes éducatifs plus juste. Deux modèles contrastés du management de la preuve.

Ivor Goodson (université de Brighton). Interroger les réformes en éducation : la contribution des enquêtes biographiques

Walo Hutmacher (université de Genève). Les indicateurs d'équité. Réflexions internationales

Romuald Normand (UMR Éducation & Politiques). Une politique de l'évidence : les nouvelles formes de l'administration de la preuve dans la recherche anglo-saxonne

Marilyn Osborn (université de Bristol). La promotion de la qualité : comparaisons internationales et questions de méthode


14h

Conclusion

Repenser le partage des bénéfices : quel projet de dynamiques sociales ?

Le colloque poursuit trois objectifs :

•  Construire un cadre plus large qui situe les références des positions en présence

•  Prendre acte de l'élargissement du champ de ce débat. Comment penser ensemble les résultats des travaux qui portent sur le sentiment d'injustice chez les personnes et ceux qui portent sur la concurrence entre les États au sein d'une économie mondialisée ?

•  Interroger les instruments (indicateurs, référentiels, tests, etc.) qui accompagnent la mise en place de la nouvelle organisation du domaine de l'éducation et de la formation

La conclusion tentera de répondre à ces questions et d'en dégager des enjeux concrets. Quel rôle jouent l'éducation et la formation dans les échanges entre les groupes qui constituent le fondement de l'idée de société ? Le projet social-démocrate de partage des bénéfices est remis en cause : ne reste-t-il pas cependant, malgré la crise, des bénéfices à partager ? Toutes les analyses des politiques de démocratisation distinguent la massification de la démocratisation. Ce mouvement a néanmoins eu des effets sur la diffusion des savoirs dans la société. Jusqu'à quand l'organisation du travail et les rapports hiérarchiques pourront-ils rester sourds à cette nouvelle distribution de la connaissance ? La formation de la main-d'oeuvre constitue un atout dans la concurrence internationale mais son coût renforce la pression fiscale et risque d'entraîner une délocalisation des emplois. Comment gérer cette double contrainte ? Des propositions alternatives apparaissent : la reconnaissance des différences, la formation tout au long de la vie… Que sait-on de leurs effets ? Et, au delà, quel rôle joue la Communauté européenne ? Quelle position défend-t-elle à l'intérieur du processus de globalisation ? Y a-t-il une possibilité et une volonté de faire évoluer les rapports entre le Nord et le Sud ?

Présidente : Christiane Demontès, Sénatrice du Rhône

Jean-Émile Charlier (Facultés universitaires catholiques à Mons)

Jean-Louis Derouet (UMR Éducation & Politiques)

Walo Hutmacher (expert international, ancien directeur du Service de recherche en éducation du canton de Genève)

Anne Van Haecht (Université Libre de Bruxelles)

Education et sociétés
Numéro 21
Former des élites dans un monde incertain
Coordonné par Yves Dutercq
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