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Apprendre de l'étranger, l'exemple du Danemark

Par adminDernière modification 19/06/2006 23:41

Communication de Jean-Claude Barbier pour la séance plénière du mardi 16 mai "La prise en compte des diversités et ses ambiguïtés"

Jean-Claude Barbier, CNRS
UMR CES – MATISSE
Université Paris I Panthéon Sorbonne
Jean-Claude.Barbier@univ-paris1.fr

Résumé

Avril 2006

De façon très ancienne, le débat public français connaît la comparaison avec l'expérience étrangère. Ce n'est d'ailleurs en rien spécifique de la France, et, comme l'a montré Bruno Théret (2005) 1 ce débat est déterminé par son insertion dans un contexte de rapports de force et de combats d'idées, évoluant au cours de l'histoire.

A propos d'un débat français sur ce que la langue politique commune appelle désormais le « modèle social », l'exemple du Danemark a fait l'objet d'un véritable engouement en France en 2004-2005. C'est peu de dire que le débat est resté superficiel et manipulé par des stratégies classiques de « communication politique ».

Au rebours de ce débat il faut chercher quelles sont les conditions nécessaires pour pouvoir  « apprendre de l'étranger », sur un double plan : celui de la recherche scientifique, et celui de l'usage social des résultats de celle-ci.

Les plus importants pré-requis d'un apprentissage raisonné de societé à societé, aujourd'hui, sont, selon nous, au nombre de quatre : il faut d'abord une méthode, fondée sur une epistémologie explicite. La seconde condition est l'attention aux langues des pays qu'on compare, dès lors qu'on traite de phénomènes qui comportent des activités significatives . La troisième tient en une prise de distance résolue avec la connaissance décontextualisée de l'économie standard et des statistiques internationales de premier secours. La quatrième est la plus fondamentale : elle relève de l'éthique de l'exercice de l'activité scientifique, qui, au demeurant, ne ressortit pas uniquement à cette dernière (elle la partage en effet avec l'activité littéraire de la traduction 2) ; la pratique de ce « respect de l'étranger », en outre, se trouve impliquée aujourd'hui, quelques soient les précautions prises en raison de la neutralité axiologique, dans le débat plus large de la construction européenne 3.

La méthode sera illustrée sur l'exemple du discours tenu à propos de ce qui fut nommé « modèle danois » en France en 2004-2005. Mais l'essentiel ne tient pas, selon nous, dans l'instrumentalisation éthiquement douteuse de l'étrangeté du Danemark : l'essentiel tient en ce que nous ne savons que peu de choses sur la façon dont les autres (Danois ou non) font leur protection sociale, leurs politiques sociales et leur politique en général.

Si l'on prend au sérieux de tels constats issus de la pratique de la comparaison approfondie des sociétés, cela n'empêche pas, au contraire, de tirer des leçons fécondes de la pratique de nos voisins européens dans bien des domaines.

La communication aborde la question de la « diversité » d'une manière particulière par rapport aux autres contributions prévues dans la table ronde : il s'agit de la reconnaissance de la diversité entre nations en Europe ; des particularités danoises en matière d'éducation seront évoquées, mais le thème de la réflexion n'est pas centré sur l'éducation, mais sur l'articulation entre la protection sociale et l'emploi.

1 In Barbier J.C. et Letablier M.T., eds, 2005, Politiques sociales/Social Policies: Enjeux méthodologiques et épistémologiques des comparaisons internationales/Epistemological and methodological issues in Cross National Comparison, Brussels: PIE Pieter Lang.

2 Pour les raisons qu'expose Passeron (1991, Le raisonnement sociologique) à propos du caractère non poppérien des sciences sociales, cet énoncé ne s'applique pas aisément à l'économie dans sa version mathématisée, et, a fortiori, l'économie néo-classique internationale de la tendance orthodoxe ; il se peut qu'elle lui soit complètement étrangère.

3 On attribue à Albert Camus la phrase selon laquelle « mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde » (elle correspond à l'esprit du discours de Stockholm de 1957) : de façon analogue, on pourrait considérer que la production qui se présente sous une forme scientifique et qui ne « respecte pas l'étranger » ajoute au malheur du monde en mettant en danger les conditions de la réunion des connaissances et de l'ethos nécessaires à la construction européenne.

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