Doris Bühler-Niederberger
buehler@uni-wupertal.de

Ma communication va aborder les problèmes des rapports entre une sociologie de l'enfance et une sociologie des inégalités sur un plan plutôt méthodologique. Une synthèse entre la sociologie d'enfance et la sociologie des inégalités est souhaitable:

•  elle peut corriger quelques déficits de la sociologie des inégalités, par exemple une vue trop simpliste de la socialisation conçue comme processus concernant des êtres plus ou moins passifs, simplement réceptifs et même isolés, une manière de penser dans de rigides et uniques relations de cause à effet etc.);

•  elle peut enrichir la vision d'un processus de devenir adulte en considérant aussi des variables d'une socialisation d'un soi et d'une socialisation de soi-même, qui sont probablement devenues plus importantes dans les années passées;

•  elle peut approcher des variables complexes comme “l'ordre générationnel” et non seulement des stratégies d'éducation, des styles de punition (variables plutôt isolés) et alors elle peut considérer des différences entre des milieux sociaux dans leur conception de ce, qui constitue un enfant, qui convient à l'enfant etc.

Cependant la synthèse ne peut s'effectuer comme pure addition de variables. Les deux champs de recherché préfèrent souvent des méthodologies différentes, la sociologie des inégalités est surtout basée sur une recherche statistique, des surveys de large mesure, tandis que la sociologie de l'enfance préfère l' ethnographie, l'analyse des discours, les études de cas. Ce n'est pas la simple triangulation qui peut réconcilier ces deux approches, car elles se concentrent aussi sur différents niveaux d'agrégation. Alors que la sociologie des inégalités compare des individus et leurs chances de participer, la sociologie d'enfance se concentre beaucoup plus sur des changements historiques, des modèles de société et leurs ordres de générations.

Dans ma communication je vais baser mes propositions de réconcilier les deux approches sur ma propre recherche en sociologie d'enfance surtout à partir d'un travail, qui analysait la socialisation d'un soi et la manière dont celle-ci a changé durant le vingtième siècle sur la base de la littérature d'enfance et des livres de cuisine publiés dès le fin du dix-neuvième siècle. Tandis que l'exemple portant sur la recherche en inégalité sociale va se baser sur les enquêtes PISA et la possibilité de compléter les explications de ces données par une recherche orientée par des concepts théoriques de la sociologie de l'enfance.