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La culture de genre dans le monde universitaire

Par adminDernière modification 19/06/2006 23:19

Communication de Cristina Palomar Verea pour l'atelier 8 "Justice et inégalités de sexe en éducation"

Cristina Palomar Verea 1
Université de Guadalajara, Mexico
genero@cencar.udg.mx

Ce travail part de l'affirmation qu'il existe une culture institutionnelle dans le monde universitaire qui transporte avec elle, de manière établie, une pratique quotidienne sexiste, misogyne et homophobe qui pénètre tous les niveaux de la vie universitaire et qui engendre plusieurs phénomènes d'inégalité de genre dont la nature est en étroite connexion avec le contexte dans lequel il se présentent. Ces phénomènes, pourtant, ne sont pas facilement visibles étant donné qu'ils sont considérés comme " visibles " que dans la mesure où il s'agit de pratiques et rituels enracinés dans la vie quotidienne institutionnelle et qui doivent être analysés à différents niveaux qui composent les institutions. D'autre part, nous postulons que la modification de cette culture institutionnelle de genre, comme tout changement culturel, ne peut se faire ni par décret ni rapidement ; pourtant, la possibilité d'utiliser plusieurs " mesures affirmatives " pourrait accélérer ce processus.

Á México depuis 2003, un processus a débuté en relation avec ce qui a fini par s'appeler " l'incorporation de la perspective de genre dans l'enseignement supérieur ", impulsé par l'Institut national des femmes (Inmujeres) et appuyé par le Secrétariat de l'éducation publique (SEP) et l'Association nationale des universités et institutions d'éducation supérieure (IES). Pourtant, malgré l'objectif de ce processus, qui est de chercher l'introduction de la perspective de genre dans tous les niveaux institutionnels dans le cadre éducatif, avec la finalité de garantir un exercice véritable de la démocratie, a finalement été accepté, montre une extraordinaire complexité pour être porté au plan opérationnel et fonctionnel à l'intérieur des structures des dites institutions, et de même différents obstacles pour la mise en pratique de l'incorporation 2 mentionnée.

Le premier obstacle est qu'on ne peut pas compter sur une information claire et objective quant aux conditions d'égalité de genre a l'intérieur des universités et des IES. On ne compte plus les définitions précises et opérationnelles sur ce qu'il faudrait faire : en premier lieu, connaître profondément la situationpour ensuite la modifier.

Le travail que l'Institut des femmes a proposé s'est réorganisé en structures régionales qui ont essayé de faire avancer la proposition. A partir de là, le Réseau de la région Centre ouest 3 a proposé l'élaboration d'un diagnostic de la culture institutionnelle d'équité de genre dans les IES de la région, avec l'intention de se baser sur l'information relative aux conditions s'équité de genre dans les IES et, de cette manière, être en condition de collaborer avec l'objectif d'atteindre, à moyen terme, une véritable incorporation de la perspective de genre dans les IES en question.

Le protocole pour le diagnostic pose la question des divers niveaux d'analyses institutionnels.

1) la sensibilisation des autorités et des fonctionnaires universitaires face à la perspective du genre ;

2) l'incorporation de cette perspective dans le parcours curriculaire de plans et programmes d'études ;

3) la réalisation de recherche et diffusion scientifiques avec la perspective du genre ;

4) l'existence ou non d'une culture institutionnelle basée sur le principe d'égalité de genre ; et finalement,

5) la coordination interinstitutionnelle pour une gestion adéquate, surveillée, et fiable d'une véritable égalité de genre.

Pourtant, le noyau méthodologique pour le diagnostic s'est focalisé dans le quatrième axe mentionné, celui relatif à la culture institutionnelle dans les IES.

Les avancées dans le diagnostic ont montré qu'il existe au sein des IES une culture institutionnelle d'inégalité de genre enracinée aussi bien dans une pratique quotidienne institutionnelle basée sur l'inertie des habitudes, que dans l'absence de mesure institutionnelles pour montrer, prévenir et éradiquer la dite inégalité. Cette culture institutionnelle est présente à tous les niveaux de la vie universitaire avec un tel niveau de naturalisation qui reste invisible, en produisant de plus l'effet d'évidences manifeste de certaines manifestations qui ne sont pas questionnées ni considérées comme susceptibles d'être modifiées.

On a vu plus haut que la voie principale de l'analyse de ce qui se passe à l'intérieur des universités et des IES est qu'il est indispensable d'approfondir la connaissance du phénomène de la culture institutionnelle pour chercher les voies de changement, étant donné – c'est notre thèse – que c'est de celle-ci que dépendent la réussité des autres axes d'action proposés 4 pour obtenir l'incorporation de la perspective de genre dans les IES. C'est-à-dire, la sensibilisation des autorités et des fonctionnaires universitaires face à la perspective de genre, les possibilités d'intégrer cette perspective dans le parcours curriculaire de plans et de programmes d'études, les possibilités de développer la recherche et la diffusion scientifique avec la perspective de genre, de même que les possibilités de mener à bien une gestion adéquate, surveillée et fiable d'une véritable égalité de genre, sont en relation étroite de dépendance avec le type de culture institutionnelle d'égalité de genre que les IES intègrent.

Avec ce point de départ, nous avons proposé d'analyser et de comprendre la culture institutionnelle d'égalité de genre dans chaque IES, pour savoir quelles sont les formes spécifiques de l'inégalité de genre présentes dans chacune d'entre elles et avoir ainsi des éléments pour faire une proposition qui permette d'identifier et de sanctionner quelconque forme de discrimination de genre qui permette d'avancer vers le but d'une culture d'égalité de genre universitaire, en même temps qui permette d'ouvrir les possibilités pour développer les axes d'action proposés. C'est seulement de cette manière que nous serons en conditions de parvenir à une véritable institutionnalisation de la perspective de genre dans les institutions mentionnées. Le reste du travail proposé en vue de sa présentation réside dans le cadre contextuel de cette proposition.

1 Psychanalyste, Docteure en Anthropologie sociale. Enseignante-chercheure et directrice du Centre

2 Institut national des femmes. Les institutions d'éducation supérieure et l'équité de genre à México , Inmujeres, México, 2003.

3 Cette région se compose de sept États de la République : Jalisco, Colima, Michoacán, Guanajuato, Zacatecas, Aguascalientes et Nayarit.

4 Voir les pages 14 et 15 de Las instituciones de educación superior y la equidad de género en México . Instituto Nacional de las Mujeres, México, 2003.

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