Tous égaux ? : Les résistances de l'école à travers de l'Éducation Physique et Sportive (1959-1975)
Communication de Cécile Ottogalli-Mazzacavallo pour l'atelier 8 "Justice et inégalités de sexe en éducation"
Cécile Ottogalli-Mazzacavallo
Maître de conférences
Université Claude Bernard, Lyon 1
cecile.ottogalli@wanadoo.fr
Mickaël Attali
Université Joseph Fourier, Grenoble
m.attali@wanadoo.fr
Jean Saint-Martin,
Maître de conférences
Université Claude Bernard, Lyon 1
j.saint-martin@wanadoo.fr
A partir de 1959, la mixité se met progressivement en place dans l'enseignement secondaire. Pourtant, les travaux d'histoire de la mixité demeurent encore rares et l'état des lieux des conditions et de la réalité de la mixité dans les établissements secondaires reste à faire (Zancarini-Fournel, M., 2003). Parmi l'ensemble des disciplines scolaires, l'Éducation physique et sportive (EPS), a organisé ses programmes et son enseignement sur la base des différences de genre. Ce choix débouche sur le risque de considérer la discipline EPS comme le foyer d'un certain conservatisme. L'histoire de cette discipline, ainsi que les conditions de résistances aux injonctions égalitaires de l'école permettent d'expliquer les difficultés actuelles à l'instauration d'une justice scolaire en EPS. L'objet et la nouveauté de cette présentation réside dans le fait d'explorer les résistances de l'école à l'égard de la mixité et les représentations qu'elles véhiculent par l'intermédiaire d'une discipline, l'EP, dont la nature et la situation conduit à un effet de loupe des angoisses du système éducatif. A partir des discours issus de la revue L'éducation nationale, nous montrerons que si l'infériorité intellectuelle des filles est de plus en plus discutée, leur infériorité physique continue d'être présentée comme une évidence dont l'EPS est le terrain d'expression le plus manifeste.