Les réformes universitaires dans les pays d'Afrique
Présentation du colloque international "Les réformes universitaires dans les pays d'Afrique" qui aura lieu à l'Université Chouaïb Doukkali à El Jadida au Maroc du 23 au 25 mai 2006.
Présentation
Lancé en 1998, le processus de Bologne a rapidement débordé le cadre de l'Europe, et a été considéré comme un exemple de bonne pratique par des pays d'autres régions du monde qui ont adapté leur système d'enseignement supérieur en le prenant pour référence. Les évolutions européennes ont incité les autres continents à restructurer leurs cycles d'enseignement en adoptant l'architecture du LMD (licence-maîtrise-doctorat). Longtemps restés en retrait des réformes, les états d'Afrique francophone ont également décidé de basculer vers la structure des études imposée par l'Europe, avec des différences notoires selon les sous régions, les pays du Maghreb ont remodelé leur système à partir de 2003 alors que ceux d'Afrique de l'Ouest réfléchissent encore pour la plupart aux modalités pour le faire. La question de la pertinence du système LMD et de sa réappropriation par le Sud, discutée lors du séminaire de Dakar (juillet 2005), n'est donc plus l'actualité première pour certains de ces pays pour lesquels le temps est aux premières évaluations.
Le débat qui s'est par le passé focalisé sur la question des cycles d'études est aujourd'hui confisqué par d'autres sujets épineux. Ceux de la qualité, de l'organisation de diplômes conjoints, des masters recherche et des écoles doctorales, de la gestion des universités et des pôles d'excellence, parmi les plus discutés en Europe, sont de première importance. Des idées ont été émises pour aider les pays d'Afrique à progresser dans ces matières, notamment lors de la rencontre de Marseille (2004) qui visait l'échange de pratiques entre les pays du Nord et du Sud. Suite aux évolutions mondiales, les états d'Afrique francophone ont pris des initiatives importantes dans certains de ces domaines dont la plus forte à ce jour est sans doute l'adoption par les pays de l'UEMOA (Union économique et monétaire Ouest africaine), d'une directive (décembre 2005) qui vise à faciliter la mobilité par l'installation des mêmes droits d'accès à une institution d'enseignement supérieur à tous les étudiants des pays de l'Union. Cette décision traduit une volonté de ces états de renforcer leurs collaborations en matière universitaire et de se positionner sur la scène internationale.
Le colloque international sur les réformes universitaires dans les pays d'Afrique s'inscrit dans le prolongement des rencontres de Cotonou (mai 2002), Yaoundé (mai 2002), Dakar (décembre 2003), Marseille (novembre 2004), Yaoundé (mars 2005) et Dakar (juillet 2005) qui traitaient différents aspects des réformes de l'enseignement supérieur en Afrique. La rencontre permettra l'échange des pratiques entre les universités des divers continents. Toutefois, l'objectif n'est pas de transférer des recettes du Nord vers le Sud mais de favoriser le débat sur les réadaptations possibles et d'aboutir à la formulation de propositions concrètes de réformes sur certains sujets. Le colloque se veut un espace de dialogue entre des universitaires, experts et décideurs, soucieux d'accompagner les pays d'Afrique dans leur réflexion sur la manière dont ils vont installer les réformes qui s'imposent à tous les systèmes d'enseignement du Nord comme du Sud.
Ce colloque qui sera orienté vers l'opérationnel accueillera des communications et des tables rondes dont il est attendu qu'elles donnent lieu à des recommandations destinées aux responsables politiques et universitaires des pays du Sud. La manifestation qui se tiendra en Afrique du Nord sera aussi l'occasion de regards croisés sur les situations au Nord et au Sud. Il s'agira de dégager, au-delà des différences de contextes et d'histoire, les lignes communes qui devraient permettre aux collaborations de s'installer entre les différents continents.
Comité scientifique
Ce colloque est placé sous l'égide du Comité Éducation, Formation, Socialisation de l'AISLF (Association Internationale des Sociologues de Langue Française).
Il est organisé dans le cadre d'un projet de coopération interuniversitaire financé par l'AUF (Agence Universitaire de la Francophonie) et qui fédère l' Université Chouaïb Doukkali de El Jadida, représentée par son Président, le Professeur Kouam ; l' Université Cheikh Anta Diop de Dakar, représentée par le Directeur de la réforme, le Professeur Ndoye ; l' Institut National de Recherche Pédagogique de l'Université Lyon 2, représentée par le Professeur Derouet ; l' Ecole Nationale d'Administration Publique du Québec, représentée par le Professeur Bernatchez ; les Facultés Universitaires Catholiques de Mons , représentées par le Professeur Charlier .
Les partenaires précités composent le comité scientifique du colloque qui est placé sous la direction scientifique de Jean-Émile Charlier, responsable du projet interuniversitaire.