Un cadre sociologique renouvelé pour une meilleure compréhension de l’économie de la connaissance
ROBERTSON SUSAN L.
Université de Bristol
Un cadre sociologique renouvelé pour une meilleure compréhension de l’économie de la connaissance
Jean-Louis Derouet (2010) affirme qu’en France la sociologie de l’éducation reste enfermée dans des cadres ontologiques et épistémologiques qui reposent sur et reproduisent des interprétations spécifiques de l’état, de l’espace social, de la reproduction et de la transformation sociales malgré des modifications significatives liées à la mondialisation depuis plus de deux décennies. Je montrerai dans mon intervention que ces questions théoriques et empiriques ne se limitent pas à la France. Il s’agit d’un phénomène plus large et la conséquence d’une contingence historique nationale de l’analyse sociologique centrée sur et déterminée par les relations sociales réductible à l’échelle de l’état ou de la nation et l’élision continue des revendications à la citoyenneté en éducation de ce territoire et cette souveraineté nationale. L’imaginaire sociologique a aussi été instrumentalisé dans la mesure où les sociologues ont été amenés à jouer un rôle d’expertise, de résolution de problèmes et de courtier en connaissances de « l’intérêt national ». À partir du postulat du départ selon lequel nous vivons dans une « économie de la connaissance », je soutiens que notre interprétation de ce métarécit sera nécessairement limitée si nous ne nous débarrassons pas des quatre « ismes » auxquels les récits de la sociologie de l’éducation contemporaine sont confrontés : le nationalisme, l’étatisme et l’éducationisme méthodologiques ainsi que le fétichisme spatial (voir Dale et Robertson, 2008 ; 2009).