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L’enseignement supérieur européen et le processus de Bologne

Par Florent BickDernière modification 04/11/2010 10:38

CROCHÉ Sarah

Chargée de recherches du F.R.S.-FNRS – FUCaM

L’enseignement supérieur européen et le processus de Bologne

L’enseignement supérieur a été peu étudié par les sociologues de l’enseignement au cours de la seconde moitié du XXe siècle dont les recherches traitaient surtout de l’influence de la catégorie sociale sur les choix des études et les chances de réussite. La position qui consistait à voir le supérieur comme une boîte noire s’est affaiblie, le processus initié à la Sorbonne en 1998, connu sous le nom de « processus de Bologne », et le lancement de la stratégie de Lisbonne en 2000, ont désigné le supérieur à l’attention des analystes et décideurs. Le processus de Bologne a rendu légitime un glissement de l’intérêt des analystes de la démocratisation de l’enseignement à la production des élites et a déplacé le cadre d’analyse des politiques éducatives qui n’est plus la nation mais l’Europe, voire le monde. Ce processus, qui implique de coordonner les politiques nationales d’enseignement par la technique de la coopération intergouvernementale, est devenu une référence majeure pour la restructuration des systèmes d’enseignement supérieur de 47 pays signataires de la Convention culturelle européenne du Conseil de l’Europe.

Cette communication porte sur la conduite du processus de Bologne. Elle s’intéresse au nouveau mode de prise de décisions que le processus de Bologne a fait expérimenter au niveau européen dans un domaine de compétence nationale. Elle veut analyser les tactiques qui ont permis à la Commission européenne d’influencer le pilotage du processus dont elle avait été explicitement exclue à son lancement en 1998. Elle se compose de trois parties.

Dans un premier temps, il s’agira de montrer en quoi la rencontre de la Sorbonne (1998) a permis au ministre français Claude Allègre d’activer un « dispositif (au sens foucaldien) européen de l’enseignement supérieur », que la Commission européenne a ensuite orienté. Ce dispositif est devenu un enjeu important (chaque acteur tentait de disposer des pièces pour déplacer le centre de gravité du dispositif en sa faveur) et un déterminant essentiel (aucun acteur du supérieur n’a intérêt à lancer une initiative s’il pressent que tous ceux qui en seront spectateurs la trouveront inadéquate ou inacceptable). Le dispositif a la capacité d’accueillir des éléments hétéroclites qui ne sont reliés que par leur tendance à indiquer une même orientation.

Dans un second temps, à l’aide de la sociologie de la traduction (Actor-Network-Theroy (ANT)), il s’agira de décrire brièvement la manière dont la Commission européenne, des États et des groupes d’intérêt se sont affrontés pour contrôler le réseau que le processus de Bologne les a conduits à constituer ensemble. L’ANT conduit à mettre en évidence les glissements qui se sont produits dans les orientations du processus chaque fois que les relations entre les acteurs se sont modifiées. Elle nous permettra de montrer les méthodes douces par lesquelles la Commission a pris le contrôle du processus de réforme de l’enseignement supérieur en Europe.

Dans un troisième temps, nous aborderons l’avenir du processus et de l’enseignement supérieur européen. Depuis 1999, la légitimité de la Commission européenne est contestée et des États en ont profité pour tenter à plusieurs reprises de réduire son influence. Aucun élément ne permet aujourd’hui de prédire l’évolution du rapport de force entre la Commission et les États. Mais la dynamique de l’intégration est ralentie, voire grippée. L’avenir de l’enseignement supérieur européen apparaît très peu prévisible. L’échec de la stratégie de Lisbonne et le déficit de légitimité de la Commission font courir à l’enseignement supérieur européen le risque de se retrouver en déshérence. Aujourd’hui, les instruments, installés notamment par la Commission européenne, guident les politiques des États et des établissements : ils imposent d’aller au terme des réformes entamées. Le problème apparaîtra demain, quand il s’agira de donner du sens à ce qui aura été construit.

 

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